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La Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) – Session 5, avait pour sujet « Coopérer avec ses écosystèmes ». Nous faisons un retour sur la CEC ALPES à travers les interviews d’entreprises participantes. A cette occasion 160 dirigeants et Planet Champions réaliseront un parcours pour repenser leurs modèles d’affaires dans le cadre des limites planétaires. Et ainsi accélérer la transition de leur territoire.

Voici en image un récapitulatif de ce parcours

 

Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) – SESSION 5 « Coopérer avec ses écosystèmes » avec Fusalp, ARVA et Picture Organic Clothing

Florian Palluel (Sustainability Manager chez Picture Organic Clothing), Luaine Colloc (Chargée de mission RSE) et Hugo Stalder (Responsable R&D chez Arva)

1. Pour vous, que veut dire « coopérer » ?

Luaine Colloc (Fusalp) : Coopérer, cela veut dire changer de regard sur nos liens avec ceux qui nous entourent, pour participer à une œuvre commune, en mettant à contribution les forces de chacun. La coopération est déjà présente dans les écosystèmes d’entreprises (on peut coopérer avec ses fournisseurs, ses clients, etc) mais mérite d’être approfondie. Puis-je coopérer avec mes « concurrents » pour accélérer la redirection écologique dans mon secteur ? Est-il possible de considérer les écosystèmes naturels dont dépend mon entreprise comme des partenaires plutôt que des ressources ? Les réflexions en ce sens sont quasi inépuisables ! Cela suppose en revanche un socle de confiance, d’égalité, et de réciprocité entre les acteurs.

Le sujet du franchissement des limites planétaires paraît particulièrement propice à la coopération. Quoi de mieux qu’un danger clairement identifié pour souder un groupe ? À nous de trouver les synergies et les solutions systémiques en recréant du lien entre nous et avec le monde vivant !


Compétition, parts de marché, dilemme du prisonnier… Alors que tout dans le monde de l’entreprise s’apparente à première vue à la « loi dans la jungle », une autre voie est possible : celle de la coopération.

2. Sur quels écosystèmes peut-on s’appuyer pour coopérer ?

Hugo Stalder (Arva) : L’important selon nous est de cartographier notre écosystème direct actuel, du fournisseur au client en passant par le banquier, l’université ou la société de transport. En partant de ce travail, on peut déjà identifier les parties prenantes avec un fort potentiel de coopération. L’étape d’après sera d’identifier des écosystèmes sur le territoire qui sont hors de notre spectre habituel comme des agriculteurs ou des sociétés de la sphère de l’économie sociale et solidaire. Pour résumer, la coopération peut se trouver partout, l’important est de la provoquer pour trouver le partenariat bénéfique pour chacun.

3. À quel point cette notion de coopération est importante dans un modèle économique régénératif ?

Florian Palluel (Picture) : Cette notion est centrale car on ne tend pas vers le régénératif seul dans son coin, mais au sein d’un écosystème de parties prenantes. Je parlerais d’ailleurs davantage de démarche régénérative plutôt que d’entreprise régénérative. Quand une entreprise cartographie ses flux, elle se rend vite compte qu’elle est interconnectée avec ses fournisseurs, client·es, prestataires, employé·es, organismes divers, etc. C’est avec toutes ces entités qu’il faut travailler sur la transformation des modèles d’affaires. D’un pur point de vue carbone, on retombe sur un exemple assez classique : si je travaille avec mon fournisseur pour qu’il réduise ses émissions, je vais réduire mon scope 3 (émissions indirectes) et lui son scope 1 (émissions directes). À la fin, tout le monde est gagnant !

La notion de coopération est centrale car on ne tend pas vers le régénératif seul dans son coin, mais au sein d’un écosystème de parties prenantes.

4. À quel point la notion de territoire est importante ?

Luaine Colloc : Une coopération est facilitée lorsqu’elle est ancrée sur un territoire. Par exemple, les arbres d’une forêt collaborent avec leurs voisins pour s’échanger des nutriments via leurs racines. Cela est lié au fait que la coopération est une propriété du monde vivant, et est une affaire de liens entre les individus. Et il est beaucoup plus facile de tisser des liens avec des individus proches de nous plutôt qu’éloignés ! On communique mieux, on partage des enjeux et un contexte sur un territoire, … C’est tout simplement plus naturel !

Mais au-delà du territoire, je pense qu’avant tout, il faut un point de convergence. On peut coopérer à des échelles de « territoires » aussi larges que des pays, des continents, voire plus grand encore ! À partir du moment où on a identifié un projet auquel chacun peut contribuer, renforcer le bien commun et en retirer des bénéfices individuels ou collectifs.

5. Une intervention vous a marqué en particulier ?

Hugo Stalder : L’intervention de nos amis de l’ESF était très enrichissante. Leur structure particulière organisée en syndicat fort de 17 000 moniteurs rend leur démarche assez unique. Ils nous ont présenté leur ambition, mais aussi les difficultés qu’ils rencontrent notamment pour faire bouger la SNCF sur la mobilité en station. Arva est lié de fait à leur problématique du transport en station de montagne, nous les soutenons dans leur démarche pour faire avancer les choses !

6. Comment pensez-vous prendre en compte ce constat dans le travail stratégique qui vous attend ?

Florian Palluel : Nous coopérons déjà avec nos « concurrents » de différentes manières : via l’European Outdoor Group (EOG) pour la décarbonation des fournisseurs et via En Mode Climat pour constituer ce grand tissu économique du textile en soutien de la stratégie de plaidoyer, afin que les réglementations de l’industrie textile changent et taclent les plus mauvaises pratiques.
Mais avec la CEC, nous nous sommes aussi rendu compte que certaines de nos parties prenantes étaient un peu « oubliées » et que nous ne les avions pas tellement embarqués dans nos démarches. Pour y remédier, rien de tel qu’une participation à la CEC 2024 ! Nous avons donc commencé à discuter avec plusieurs d’entre elles pour les recruter sur le parcours 2024.

Hugo Stalder : La prochaine session va nous permettre de mettre à plat notre stratégie et de prioriser les coopérations à mettre en place rapidement. Dans un second temps, nous pensons mettre en place une veille pour explorer des écosystèmes plus éloignés de notre chaîne de valeur mais plus proche du vivant. Plus compliqué mais très enthousiasmant !

Luaine Colloc : La coopération a été présente depuis le début du parcours CEC. Grâce aux « camps de base » (groupes de 10 entreprises qui évoluent ensemble tout au long du parcours) et à l’intelligence des méthodes de facilitation, les conditions d’émergence de l’entraide sont réunies entre les entreprises participantes. Chacun peut challenger l’autre avec un regard neuf et bienveillant, permettant d’aller plus loin dans les réflexions.
C’est quelque chose que l’on souhaite retenir de ce parcours et appliquer dans notre feuille de route. D’un part, stimuler les liens coopératifs dans notre organisation grâce à des pratiques de gouvernance plus participatives. Faire de même dans notre écosystème de partenaires. D’une autre part, initier des projets de coopération avec d’autres acteurs pour aller plus loin !

Retrouvez les sessions précédentes : « Constat et monde d’après« , « Nouveau cap régénératif » , « Entreprendre avec le vivant » et « Nouvelle boussole« .

La Convention des Entreprises pour le Climat revient en 2024 !

La Convention des Entreprises pour le Climat, créée en 2021 et visant à transformer en profondeur l’économie pour faire face au défi de la transition écologique, ne cesse de grandir. Ce sont désormais 1000 dirigeants et 700 entreprises qui ont rejoint le mouvement, dont 145 sur notre territoire avec le parcours 2023 qui se termine mi-décembre pour la CEC Alpes et la CEC Bassin Lyonnais.

Fort du succès des deux CEC en Rhône-Alpes, et plébiscités à 92% par les participants actuels, nous lançons un nouveau parcours sur 2024 pour continuer à embarquer d’autres entreprises dans l’aventure et transformer avec elles notre territoire de façon durable.

La CEC Alpes et la CEC Bassin Lyonnais 2024 ont pour ambition de faire vivre à 320 dirigeants un parcours de transformation personnelle et organisationnelle, leur permettant d’aboutir à une feuille de route à visée régénérative pour transformer leur modèle économique.

🎯 Pour rappel, quelques chiffres sur la CEC Bassin Lyonnais et CEC Alpes en 2023 :
80 dirigeant.e.s + une personne de leur choix qui représentent 80 entreprises / organisations
6 sessions thématiques sur 10 jours pleins avec des experts de haut rang pour comprendre les enjeux liés aux limites planétaires
10 mois de travail en intelligence collective entre pairs pour questionner l’impact de son entreprise sur le monde

📅 Démarrage 20-21 mars 2024, jusqu’en février 2025

Découvrez en détail les dates, le parcours, les témoignages, les modalités de participation pour :
La CEC Alpes
La CEC Bassin Lyonnais

Pour en savoir plus sur la CEC, rendez-vous sur :  https://cec-impact.org/

Contact :
Anne-Fleur, pour la CEC
anne-fleur.barret@cec-impact.org, 06 72 99 28 48