La Convention des Entreprises pour le Climat revient cette année sur différents territoires. D’avril à décembre 2023 nous vous ferons un retour sur la CEC ALPES à travers les interviews d’entreprises participantes. A cette occasion 160 dirigeants et Planet Champions réaliseront un parcours pour repenser leurs modèles d’affaires dans le cadre des limites planétaires. Et ainsi accélérer la transition de leur territoire.
Voici en image un récapitulatif de ce parcours
Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) – SESSION 4 « Nouvelle Boussole » avec Picture Organic Clothing
Florian Palluel (Sustainability Manager chez Picture Organic Clothing)
1. Pour vous, c’est quoi la CEC ?
Florian Palluel : 150 entreprises en 2022, plus de 600 en 2023 : la CEC, c’est LE mouvement qui parvient à rassembler autant d’entreprises soucieuses d’essayer de transformer leur modèle économique en réponse aux grands enjeux écologiques et sociaux. Loin des approches classiques RSE et Développement Durable, la CEC pousse le curseur vraiment plus loin et challenge les entreprises sur une transformation exigeante.
2. Pourquoi vous êtes-vous engagés dans la CEC ?
Florian Palluel : Picture est une marque engagée depuis 2008 et mon métier est de rendre cet engagement plus mature, plus pertinent, en phase avec ce que l’on attend d’une entreprise en 2023. Ainsi, de nombreux sujets méritent d’être approfondis. Nous avons nos forces mais aussi nos incohérences, que nous essayons de limiter. Embarquer pour 1 an de travail collectif est un bon moyen de reposer les bases, se questionner, se remettre en question et envisager sérieusement le futur de l’engagement de la marque. Aussi, il est toujours non de se prendre une bonne dose d’inspiration extérieure (conférences de scientifiques, etc.) pour ne pas sous-estimer la gravité de la situation et conserver un niveau d’exigence élevé. Pour cela, la CEC est le parcours parfait.
3. Alors ça veut dire quoi « Nouvelle Boussole » ?
Florian Palluel : La boussole donne le cap selon des indicateurs : Nord, Sud Est, Ouest. Dans les entreprises, les indicateurs les plus connus pour être sûr que l’entreprise « garde le cap » sont le chiffre d’affaires et la rentabilité. Mais sont-ils suffisants / satisfaisant pour juger de la bonne santé d’une entreprise ? Je pose la même question avec le PIB à l’échelle d’un pays. Malheureusement une vision purement basée sur les indicateurs financiers est aujourd’hui insuffisante.
A quoi bon avoir tout miser sur une super rentabilité si 50% de vos salarié(e)s ne sont pas heureux et veulent partir, ce qui causera à court terme un beau bordel dans votre entreprise ? Des indicateurs de « performance » extra-financière doivent désormais être intégrés dans les reporting d’entreprises, ce qui est en passe de devenir une obligation légale (CSRD). La comptabilité de ces nouveaux indicateurs est souvent moins normalisée que les données monétaires, mais il y a de quoi avancer : carbone, biodiversité, polluant divers, satisfactions des employé(e)s, etc.
4. Appliqué à l’outdoor, ça se traduit comment ?
Florian Palluel : Comme pour les autres secteurs d’activité à mon avis ! Je ne vois pas de différence fondamentale. Il faut surtout que les services administratifs et financiers des entreprises se dotent de compétences à ce niveau, car il y a un vrai travail de suivi, d’analyse et de reporting. Si dans le passé les DAF et la RSE ne travaillaient pas beaucoup ensemble, c’est en passe de changer dans les grandes largeurs.
5. Une intervention vous a marqué en particulier ?
Florian Palluel : Celle de Geneviève Férone de Prophil, cabinet de référence sur la post-croissance. Leur rapport donne beaucoup de clés de compréhension pour « commencer à compter ce qui compte vraiment ».
6. Comment pensez-vous prendre en compte ce constat dans le travail stratégique qui vous attend ?
Florian Palluel : Notre DAF a déjà embrayé sur une formation à la comptabilité carbone pour cet automne 2023 : donc cela devrait avancer de notre côté ! Aussi, tous les services de Picture sont en train de se doter de « missions » en lien avec l’engagement de la marque. Il y avait déjà un investissement global, mais nous sommes en train de vraiment le généraliser et surtout, de mieux le formaliser.