La Convention des Entreprises pour le Climat revient cette année sur différents territoires. D’avril à décembre 2023 nous vous ferons un retour sur la CEC ALPES à travers les interviews d’entreprises participantes. A cette occasion 160 dirigeants et Planet Champions réaliseront un parcours pour repenser leurs modèles d’affaires dans le cadre des limites planétaires et ainsi accélérer la transition de leur territoire.
Voici en image un récapitulatif de ce parcours.
Convention des Entreprises pour le Climat – SESSION 1 « Constat et monde d’après »
Alexandre Fauvet (CEO Fusalp) & Luaine Colloc (Chargée de mission RSE)
1° Pour vous, c’est quoi la CEC ?
Alexandre Fauvet : « C’est l’audace de croire qu’un petit groupe de dirigeants peut faire changer le monde grâce à sa force collective et sa pugnacité. »
2° Pourquoi vous êtes-vous engagés dans la CEC ? (enjeux, objectifs, valeurs pro/perso…)
Luaine Colloc : « Le sujet de la protection de l’environnement a toujours été important pour Fusalp, mais nous souhaitons aujourd’hui accélérer, pour aligner nos connaissances, nos valeurs et nos actions. En combinant un travail avec la direction de l’entreprise (raison d’être, mission, modèle d’affaires, stratégie d’impact); et des actions opérationnelles (formation de l’ensemble des collaborateurs aux enjeux du changement climatique, accompagnement à l’éco-conception, mesure et suivi d’indicateurs environnementaux et sociaux etc), nous espérons provoquer une accélération dans l’engagement de Fusalp en 2023, et donner un nouveau cap régénératif à l’entreprise. »
3° Alors c’est quoi le « Constat » de cette première session de la Convention des Entreprises pour le Climat ?
Alexandre Fauvet : « Le premier constat est que nous ne pouvons plus attendre. Le deuxième constat est qu’il nous faut réinventer le modèle : les nouvelles technologies ne nous sauveront pas, en tout cas pas tout de suite. Le troisième constat est que nous n’y arriverons pas sans coopération et intelligence collective. »
Luaine Colloc : » En effet, il est nécessaire de coopérer, et de proposer des nouveaux récits pour rendre tangible et désirable cette bascule. Nos activités humaines, et notre recherche de croissance sans fin dans un système capitalistique mettent en danger nos propres conditions de survie sur Terre, et menacent toute la biosphère telle qu’elle existe aujourd’hui. Nous causons un dérèglement accéléré de notre climat, auquel nous ne pourrons pas nous adapter. Face à cela, il faut prendre des mesures radicales pour ralentir ce changement : sortir de nos dépendances aux ressources non renouvelables, de nos modes de production et de consommation linéaires (extraire, produire, utiliser, jeter), accepter les limites de la croissance économique. «
4° Appliqué à l’outdoor, ça se traduit comment ?
Luaine Colloc : « L’outdoor est l’un des secteurs fortement menacés. La pratique sportive, notamment en montagne, va être de plus en plus difficile à mesure que les effets du dérèglement climatique s’intensifient (fonte des glaciers, raréfaction de la neige, forte chaleurs…). Les acteurs de l’outdoor se doivent de prendre leurs responsabilités et de faire tout leur possible pour limiter leurs impacts négatifs, et se rendre utile à la société et à l’environnement. »
Alexandre Fauvet : « En matière de développement produits et de supply chain, il me semble que les orientations prioritaires doivent porter sur la durabilité et la réparabilité d’abord, la frugalité ensuite et la circularité enfin. N’oublions pas non plus que les soldes ne sont in finé que la résultante d’une surproduction contre laquelle il nous faut lutter. Sommes-nous prêts à abandonner ces pratiques commerciales destructrices (à tous points de vue) ? «
5° Une intervention vous a marqué en particulier ?
Alexandre Fauvet : « L’intervention de Gilles Bœuf sur la biodiversité et le vivant a marqué l’ensemble de l’assemblée. Le message ensuite de Loïc Steffan invitant à repenser nos modèles et à coopérer. »
Luaine Colloc : « De mon côté, c’est l’intervention d’Albert Moukheiber sur les freins psychologiques individuels et systémiques à l’action et les biais cognitifs que j’ai trouvée particulièrement intéressante. On pourrait résumer le sujet ainsi : « Pourquoi n’agissons-nous pas pour endiguer le changement climatique, alors que nous connaissons son existence et ses conséquences depuis plus de 60 ans ? Pourquoi nos intentions annoncées (individuelles, corporate, politiques) sont systématiquement en décalage avec nos actions ? » »
6° Comment pensez-vous prendre en compte ce constat dans le travail stratégique qui vous attend ?
Alexandre Fauvet : »Le critère de l’impact écologique doit être positionné au plus haut des objectifs de performance de l’entreprise. Cela suppose de pouvoir le mesurer dans nos actes et dans nos prises de décision pour se donner l’ambition de progresser rapidement et de mettre en place les changements nécessaires. Mais la première des actions à mener consiste à mobiliser et convaincre l’ensemble des acteurs qui constituent l’écosystème de l’entreprise. »
Retrouvez le détails des 3 jours sur le site de la CEC.