/ Développement Durable

La Convention des Entreprises pour le Climat revient cette année sur différents territoires. D’avril à décembre 2023 nous vous ferons un retour sur la CEC ALPES à travers les interviews d’entreprises participantes. A cette occasion 160 dirigeants et Planet Champions réaliseront un parcours pour repenser leurs modèles d’affaires dans le cadre des limites planétaires. Et ainsi accélérer la transition de leur territoire.

Voici en image un récapitulatif de ce parcours.

 

 

Convention des Entreprises pour le Climat – SESSION 2 « Nouveau cap régénératif »

Alexandre Marques (CEO Caprin) & Cécile Missol (Responsable Marketing & Communication) 

1° Pour vous, c’est quoi la CEC ?

Cécile Missol : « La CEC, pour moi, c’est d’abord une chance, mais aussi une fabuleuse expérience humaine. C’est un parcours aussi exigeant que riche en enseignements qui vous ouvre l’esprit vers d’autres possibles. Il vous donne les clefs et la force de réinventer demain. »

Alexandre Marques : « La CEC c’est une occasion en Or ! Une occasion en or de grandir, personnellement et professionnellement. Je peux aujourd’hui dire que j’ai créé Caprin dans ce but… Celui de participer à des évènements comme la CEC, des évènements qui font repenser le monde différemment. Des événements qui nous permettent de prendre conscience des grands enjeux de notre temps et des bouleversements auxquels nous allons devoir faire face. »

2° Pourquoi vous êtes-vous engagés dans la CEC ? (enjeux, objectifs, valeurs pro/perso…)

Cécile Missol : « Je suis la responsable communication et la Planet Championne de Caprin et ce n’est pas un hasard si j’ai choisi cette entreprise pour ma reconversion professionnelle ! Je porte des valeurs écologiques fortes et j’ai foncièrement besoin de trouver un sens à mon travail. C’est le cas chez Caprin dont le modèle même a été pensé pour faire bouger les choses. Quand Alexandre m’a annoncé que nous participerions à la CEC, j’étais plus que ravie ! C’est pour nous une très belle opportunité d’aller plus loin encore dans notre démarche. Afin de s’inscrire vraiment dans le futur de l’industrie textile. »

Alexandre Marques : « J’ai créé Caprin dans un but relativement aligné avec celui de la CEC. Proposer un nouveau modèle de consommation plus responsable dans un domaine ou tout reste à faire. Mon objectif était de comprendre et de me former ! Mon but était de me challenger ainsi que de challenger les équipes Caprin sur une question simple : “Dans un monde faisant face à des bouleversements climatiques majeures, faisons nous partie du problème ou de la solution ? »

3° Alors c’est quoi le « Nouveau cap régénératif » de cette seconde session de la Convention des Entreprises pour le Climat ?

Cécile Missol : « Le nouveau cap vers le régénératif se résume pour moi à ceci : comment transformer notre modèle économique actuellement destructif (comme la plupart des modèles actuels, c’est pour ça que la Terre va si mal) à un modèle économique régénératif, dans une logique systémique et territoriale. Seul le vivant est régénératif, autrement dis nous pouvons résumer ça à : comment, au sein de notre activité, produire plus de vivant qu’on en détruit ? Tout un challenge ! »

Alexandre Marques : « Le cap régénératif c’est une façon de repenser complètement notre modèle de vie et de société actuel. C’est aller bien au-delà du greenwashing, bien au-delà du “contributif” (le fameux… On compense nos émissions). C’est de proposer un modèle où nous utilisons moins de matière que la planète en produit. C’est de veiller à soigner nos écosystèmes (la ressource en eau, la biodiversité…etc.). Si l’on prend l’exemple du textile, il faut 7500 litres d’eau en moyenne pour produire 1 tee-shirt en coton… Un des exemples de l’ampleur de la tâche qui attend cette industrie ! »

4° Appliqué à l’outdoor, ça se traduit comment ?

Alexandre Marques : « Toute la CEC est basée sur le concept de la “systémique” (soit la prise en compte de toutes les facettes d’une problématique pour pouvoir proposer une réponse globale). L’ultra-spécialisation, la recherche d’une performance optimale nous a mené à nos problèmes actuels. »

5° Une intervention vous a marqué en particulier ?

Cécile Missol : « J’ai beaucoup aimé la conférence de Christophe Sempels : ses exemples très concrets de renversements de modèles économiques, sa gymnastique de pensée systémique captivante. Après les sentiments durs éprouvés lors de la session 1 on aperçoit maintenant un nouveau champ des possibles qui fait très envie ! »

Alexandre Marques : « Nous avons attaqué cette session 2 avec une conférence de M. Arthur Keller… Et, on a pris une seconde claque (suite à la première de la session 1) ! Un bref retour sur le constat et les problématiques auxquelles nous allons faire face. Puis dans un second temps, une transition vers le comment et vers des récits plus positifs avec des premières clefs sur comment participer à cette transition ! »

6° Comment pensez-vous prendre en compte ce constat dans le travail stratégique qui vous attend ?

Cécile Missol : « Je dirais que notre ambition est de placer ce constat au cœur de notre réflexion et de nos décisions stratégiques. Aujourd’hui on ne peut plus se permettre de l’ignorer, c’est tout bonnement l’avenir de l’humanité qui est en jeu. On n’a pas d’autres choix que de repenser notre système actuel, celui-là même qui aujourd’hui nous fait aller droit dans le mur. Comme l’a dit Arthur Keller lors de sa conférence à la CEC “On a besoin de personnes physiques et morales qui deviennent agents du changement culturel, et donc du changement sociétal” c’est ce que nous avons envie d’incarner chez Caprin. »

Alexandre Marques : « Jusqu’à présent, nous avions le parti pris de représenter une alternative de consommation responsable, une alternative positive dans le monde des marques de vêtements outdoor !Malheureusement, cela ne suffira pas. Nous n’allons pas encore assez loin et devons prendre en compte bien plus de contraintes. Non pas pour faire mieux que les autres mais afin de pour pouvoir vivre dans les Alpes dans 50 ans ! Malgré les accords de Paris (2015) sur le climat visant à limiter le réchauffement climatique à seulement +1,5°C d’ici à 2100, nos politiques actuelles nous mènent à +3,2°C de réchauffement à 2100, soit environ +6,5°C dans les Alpes… Invivable !

L’une des clefs sera de créer plus de résilience local dans nos modèles, de renforcer la coopération dans un territoire donné. En effet, plus un territoire possède de compétences et plus il sera résilient face à une problématique. Prenez la monoculture d’arbre dans le massif mourant du Morvan… Une attaque d’un insecte extérieur peut tuer l’écosystème complet. S’il y avait eu de nombreuses essences d’arbres différents, la forêt aurait survécu… Il nous faut nous rapprocher du fonctionnement du vivant, par la coopération ! »

Retrouvez le détails des 3 jours sur le site de la CEC.

Retrouvez ici la CEC ALPES session 1 Constat et monde d’après par Fusalp.