/ Développement Durable

La Convention des Entreprises pour le Climat revient cette année sur différents territoires. D’avril à décembre 2023 nous vous ferons un retour sur la CEC ALPES à travers les interviews d’entreprises participantes. A cette occasion 160 dirigeants et Planet Champions réaliseront un parcours pour repenser leurs modèles d’affaires dans le cadre des limites planétaires. Et ainsi accélérer la transition de leur territoire.

Voici en image un récapitulatif de ce parcours.

Climat] Haribo, Onet, Snef... 66 entreprises vont revoir leur modèle

 

Convention des Entreprises pour le Climat – SESSION 3 « Entreprendre avec le vivant »

Patrick Giraudon (Dirigeant de Nic-Impex) & Hugo Stalder ( Responsable R&D chez Arva)

1° Pour vous, c’est quoi la CEC ALPES ? 

Hugo : C’est une belle opportunité d’avancer en profondeur sur le sujet du climat au sens large. Le fait de réunir les dirigeants permet de les impliquer directement, cela enlève un intermédiaire. Pas besoin de convaincre la direction en rentrant de la CEC. Les dirigeants ont assisté aux mêmes conférences et sont saisis aux tripes par l’urgence à agir.

Patrick : Des conférences et workshops inspirantes pour apprendre, partager et avancer sur ce sujet fondamentale qu’on a tendance à repousser à demain. Le temps politique est un temps long, le temps de l’entreprise et des décisions des dirigeants doit être plus rapide et clair.

2° Pourquoi vous êtes-vous engagés dans la CEC ALPES ? (enjeux, objectifs, valeurs pro/perso…)

Hugo : C’est Patrick (dirigeant de Nic-Impex) qui a entendu parler de la CEC et qui m’a proposé d’y participer. Cela correspondait à mes valeurs persos donc j’ai accepté tout de suite. Mon métier me permet d’avoir une influence sur l’impact du produit, tel qu’il est construit, les choix de matériaux etc. La CEC permet d’aller plus loin et de questionner le modèle économique. Faire moins mal ne suffira pas, il faut aller au-delà.

3° Alors ça veut dire quoi « Entreprendre avec le vivant » ?

Hugo : Très bonne question ! Lorsqu’on est apiculteur ou agriculteur c’est assez évident, quand on est un industriel c’est plus délicat. L’idée est de faire entrer le vivant comme maillon de la chaine de valeur. L’objectif est d’arriver à faire en sorte qu’augmenter la biodiversité ne soit pas seulement du mécénat mais une composante de notre modèle économique. Un exemple assez parlant est une fonderie en Bretagne qui s’est associée avec les agriculteurs locaux pour financer une usine de méthanisation. Les intrants sont les algues vertes, le résultat est une électricité bon marché pour la fonderie. Avec cet exemple de partenariat ils dépolluent et en tirent un avantage économique.

4° Appliqué à l’outdoor, ça se traduit comment ? 

Hugo : Nous n’avons pas encore la solution mais nous avons le sentiment qu’en tissant des partenariats nous arriverons à quelque chose d’intéressant. L’outdoor à la chance d’être un secteur dont le terrain de jeu se situe à l’extérieur justement, pas si éloigné du vivant qu’on le pense en regardant uniquement son activité. Le préserver devrait favoriser la pratique et donc indirectement notre résilience économique.

Patrick : Comme les autres industries mise à part le lieu de pratique : l’époque de la sur consommation et la croissance par le volume est révolue. Il faut inventer et créer de nouveaux Business model où le partage de la valeur ne se fera plus qu’entre actionnaires et salariés mais bien avec la planète et sa régénération.

5° Une intervention vous a marqué en particulier ? 

Hugo : Cette session était plus axée sur des ateliers de travail en groupe plutôt que sur les conférences comme les deux premières. Je retiendrai longtemps l’intervention de Gilles Bœuf sur la biodiversité. C’est un orateur exceptionnel qui fait changer le regard sur ce qui nous entoure. Il n’y a pas que les pandas et les dauphins, les insectes insignifiants vivants dans les flaques d’eau sont aussi épatants !

6° Comment pensez-vous prendre en compte ce constat dans le travail stratégique qui vous attend ? 

Hugo : L’écoconception n’est plus l’unique paramètre, nous ne devons plus seulement penser produit mais service rendu. L’autre point clef est la collaboration. Quels autres acteurs du territoires ont la même problématique que nous et des compétences complémentaires ?

Patrick : Avec des ressources limitées et qui vont inexorablement augmenter avec l’accroissement de leur rareté (matières premières, énergie, eau, etc) il faut développer une intelligence collective d’usage. Non plus de renouvellement. Si nous voulons être fiers de notre mission d’entreprise, il faudra que celle-ci soit également au service de la régénération de la planète et plus seulement de ses clients.

Vous avez raté les retours d’expériences sur les sessions précédentes ? Retrouvez la session 1 et la session 2 sur notre site internet.