La décarbonation, c’est pour tout le monde et également pour l’industrie outdoor. Elle n’est pas seulement réservé à l’Etat, aux grandes entreprises ou aux utilisateurs de jets privés, chacun peut et doit faire sa part. Voyons comment notre industrie peut s’y prendre.

Neutralité carbone, kezako ?

Les scientifiques du GIEC, Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, ont abordé la neutralité carbone dans leur rapport de 2018.

Tout d’abord, soyons bien clair sur le périmètre de cette notion. La neutralité carbone s’entend forcément au niveau global, international, planétaire. Et non pas au niveau d’un produit, d’une organisation.

La neutralité carbone est « la situation dans laquelle les émissions anthropiques (dues à l’Homme) nettes de CO² sont compensées à l’échelle de la planète par les éliminations anthropiques de CO² ». Concrètement, il s’agit d’émettre autant d’émissions que notre planète est capable d’en absorber. Notre société toute entière ne pourra revendiquer une neutralité carbone que lorsqu’on aura réussi collectivement à équilibrer les émissions et l’absorption.

Les solutions pour arriver à la neutralité carbone

Pour l’atteindre, 2 solutions complémentaires s’offrent à nous :

_ La 1^ère, la plus facile, le développement des puits de carbone. Les 2 premiers puits de carbone sont l’océan et les forêts. Concernant l’océan, on ne peut pas réellement agir. Ils absorbent d’ailleurs plus de CO² qu’avant (quand la concentration en CO² dans l’air était plus faible) et cela provoque une acidification des océans, assez néfaste pour la biodiversité marine. Pour les forêts, on peut en créer de nouvelles. Le solde annuel est pour l’instant négatif en termes de surface forestière dans le monde, du fait notamment de la déforestation illégale. (Plus d’infos sur les forêts dans le monde ici). Même dans le cas où le solde deviendrait positif, nous pourrons seulement augmenter les taux d’absorption à la marge.

_ La 2^nde, obligatoire, est de baisser nos émissions. Il s’agit de décarboner la manière dont notre société fonctionne. Incontournable, cette solution touche à la redéfinition d’une partie de nos manières de vivre (notre niveau de vie doit être compatible avec les limites planétaires), tout en touchant aussi à l’efficacité de nos procédés et notamment l’efficacité énergétique.

Il sera donc nécessaire de s’attaquer à la décarbonation de notre société si nous voulons, comme le prévoit l’Accord de Paris de 2015, atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Bilan Carbone, 1^er pas d’une stratégie de décarbonation

Tout d’abord, nous utiliserons plutôt dans cet article le terme de Bilan d’émissions de Gaz à Effet de Serre (Bilan GES) plutôt que Bilan Carbone. Il s’agit sensiblement de la même chose, mais ce dernier terme est une marque déposée.

Concrètement, un bilan GES est un outil de comptabilisation de ses émissions de gaz à effet de serre. Nous allons voir ci-dessous comment il fonctionne et nous verrons qu’il doit toujours être complété par un plan d’actions de réduction de ses émissions, permettant de dresser sa trajectoire de réduction carbone.

Tout d’abord, un Bilan GES n’est obligatoire que pour les entreprises de + de 500 salariés en métropole, les établissements publics de + de 250 salariés, les collectivités de + de 50k habitants, et l’Etat français. Pour toutes les autres structures, il est volontaire et le marqueur de votre volonté à vous engager dans une transition écologique.

Définition du périmètre opérationnel

Cette étape permet de dresser la liste des émissions à analyser pour réaliser l’évaluation bilan GES d’une entité. Ce bilan mesure les émissions directes de l’entreprise ainsi que ses émissions indirectes en amont et en aval. La notion de Scope permet de catégoriser ces émissions :

• Scope 1 : correspond aux émissions directement émises par l’entreprise ;
• Scope 2 : correspond aux émissions indirectes liées à la consommation d’électricité, de chaleur ou de vapeur ;
• Scope 3 : correspond à l’ensemble des émissions indirectes localisées en aval et en amont.

Jusqu’à très récemment, seul les Scope 1 et 2 étaient obligatoires pour les organismes cités ci-dessus. Aujourd’hui, les 3 scopes doivent être analysés.

Source : Guide sectoriel ADEME Filière Sport, Montagne, Tourisme. A retrouver ici.

Cartographie des flux

Une fois le périmètre d’analyse direct et indirect bien compris, il est important de comprendre la cartographie des flux qui seront pris en compte. Ci-dessous, l’infographie propose une cartographie des flux spécifiques à une entreprise de l’industrie des sports outdoor. Concrètement, il s’agit de l’ensemble du cycle de vie des produits (étapes 1 à 6) ainsi que les émissions liées au fonctionnement en tant qu’entreprise (A,B et C).

Source : Guide sectoriel ADEME Filière Sport, Montagne, Tourisme

Une fois cette cartographie des flux comprises, l’entreprise suit le parcours classique

1) Collecte des données : questionner l’ensemble de ses fournisseurs, clients, parties prenantes pour comprendre la consommation de son entreprise.

2) transformation des données collectées en équivalent CO² (permettant d’assembler des unités différentes (kwh, km parcourus, mètres de tissus…).

3) Analyse des données et rédaction de son plan d’actions.

Une fois les 2 premières étapes réalisées, on abouti à un chiffre. Par exemple, OSV « pèse » 175 tonnes équivalent CO² en 2019. Ce chiffre ne sert à rien en lui-même, il donne seulement une estimation du poids carbone de l’association. En revanche, le découpage en poste d’émissions permet de mieux comprendre notre impact. Toujours concernant OSV, nos 3 principaux postes d’émissions sont : 1) les achats de produits et services 2) les déplacements et 3) l’immobilisation des biens.

Cette information, capitale, nous permet de construire un plan d’actions de réduction de nos émissions carbone. Nous pouvons planifier sur les 3 ans à venir les actions nécessaires à mettre en place pour réduire notre impact carbone.

Dans ce sens, le bilan GES et le chiffre qu’il permet de délivrer n’est que le 1^er pas d’une stratégie globale. Le plan d’actions et la batterie d’actions à mettre en oeuvre ensuite constituent la colonne vertébrale de la stratégie de décarbonation de l’entreprise.

LA solution pour réaliser votre Bilan GES

Pour réaliser votre bilan GES, le dispositif le plus pertinent aujourd’hui est le Diag Decarbon’action, co-financé par la BPI et l’ADEME.

>> Plus d’infos ici <<

Si vous êtes intéressés par candidater à ce Diag, vous avez la possibilité de choisir le cabinet qui vous accompagnera. N’hésitez pas à contacter OSV pour trouver le prestataire qui correspond le mieux à votre activité. 

Quelles sont les enjeux primordiaux dans l’industrie du sport outdoor ?

En quelques chiffres, voici ce que vous devez savoir sur l’impact moyen d’une entreprise dans l’industrie du sport outdoor.

Et donc, de manière très concrète, les principaux postes d’impacts sur lesquels vous devez faire le plus d’efforts pour réduire vos émissions carbones :

• La production / conception de vos produits
• Le sourcing de vos matières premières
• La consommation du siège, des bureaux et de vos entrepôts.

Il ne s’agit pas des enjeux les plus simples à traiter pour une entreprise, d’autant plus pour une petite entreprise, mais ce sont les sources d’émissions carbone le plus importantes. La stratégie de décarbonation devrait s’articuler autour de ces enjeux majeurs.

Pour autant, il ne faut pas complètement oublier les postes d’émissions moins importants. Ils peuvent être d’une autre importance. Par exemple, réduire certains postes d’émissions permettra d’instaurer plus de justice sociale dans l’entreprise ou bien intégrer plus largement la qualité de vie au travail. D’autre part, il peut aussi y avoir des enjeux à réduire certains postes minoritaires. Par exemple : engager l’ensemble de ses services, et opérer une transition globale d’entreprise.

Plus d’infos sur le Bilan GES dans la filière outdoor sur le guide sectoriel Filière Sport, Montagne, Tourisme. A retrouver sur ce lien.