Comment les entreprises de sports outdoor se perçoivent dans la transition ? Quels sont les freins qu’elles rencontrent ?

Notre alternante Albane du service Transition ayant travaillé sur ce sujet, dans le cadre de son mémoire, il nous a semblé pertinent de partager ses résultats.

3 hypothèses ont été formulées pour répondre à ces questions : la taille de l’organisation, le contexte dans lequel ces entreprises évoluent et la motivation qui les pousse à agir.

Il apparaît que la taille de l’organisation est la variable principale aux difficultés rencontrées par ces entreprises, à laquelle s’ajoute le contexte lié au concept de la RSE. La motivation influe quant à elle sur leur conscience de la nécessité d’agir et de tendre autant que possible vers un modèle d’affaires plus vertueux.

Plus encore, les entretiens menés auprès des entreprises interrogées ont révélé des difficultés spécifiques à chaque type d’organisation dans la mise en œuvre d’une démarche RSE effective :

– Pour les startups, les principaux freins perçus sont avant tout le manque de moyens financiers, auxquels s’ajoutent le manque de temps et le défaut d’expertise en matière de RSE. Les équipes jeunes et déjà sensibles au développement durable, ainsi que l’ADN RSE de plus en plus marqué pour ces startups, constituent malgré tout des leviers à prendre en compte.

– S’agissant des PME, les principaux freins se traduisent par une implication modérée des collaborateurs, justifiée par un manque de transversalité de la RSE dans l’entreprise, un manque de priorisation des sujets RSE tant dans le quotidien opérationnel que dans les décisions stratégiques, et une dualité entre la démarche RSE de l’entreprise et son modèle économique encore orienté vers la poursuite du profit. Les groupes de travail RSE inter-service et des collaborateurs relais du sujet sont néanmoins de véritables moyens d’intégrer la RSE dans toutes les strates de l’entreprise.

– Enfin, les ETI interrogées mettent en avant un manque de compréhension de la RSE par leurs collaborateurs, avec un message qui peut s’avérer trop difficile. S’ajoute à ceci, un manque de connaissances spécifiques à leur métier pour véritablement intégrer la RSE dans leur activité. Le principal levier pour pallier ces difficultés rencontrées relève alors de la formation de tous les effectifs de l’entreprise (collaborateurs & direction) dans le but d’autonomiser chaque service sur des projets RSE qui leur sont propres (le département RSE devenant alors un simple coordinateur et support). De plus, des objectifs RSE dans les primes d’intéressement ou de participation sont reconnus comme incitatifs et la recherche de nouveaux modèles économiques viables pour l’entreprise constitue également une piste qu’il est aujourd’hui nécessaire d’explorer pour ces ETI.

Pour conclure, quelques éléments liés au contexte de la RSE et à la motivation de ces entreprises à s’engager sont pertinents à souligner :

– Quelle que soit l’industrie, il existe une difficulté particulière à opérer un changement de paradigme, en particulier pour les entreprises historiques établies depuis de nombreuses années, où une vraie conduite du changement est à mener.

– La RSE est un sujet clivant, où chacun donne son avis. La sensibilité personnelle de chaque collaborateur influe ainsi directement sur la bonne mise en œuvre de la démarche ; c’est pourquoi il est important de cadrer une vraie stratégie RSE et de former & accompagner toutes les équipes sur le sujet.

– Le manque d’harmonisation des références RSE ne facilite pas l’implication des entreprises dans le domaine (qu’il s’agisse des labels ou des indicateurs permettant de mesurer la RSE).

– Le dirigeant sera toujours la première personne à embarquer dans une démarche RSE. Sans un dirigeant convaincu, le changement de l’entreprise vers un modèle plus vertueux ne pourra être qu’en surface.

– Une approche volontaire de la RSE favorise grandement l’engagement d’une entreprise dans ce type de démarche. Engager l’organisation dans une réflexion RSE avant qu’elle n’y soit contrainte par la loi facilite d’autant plus un changement progressif et durable.

En espérant que ces informations vous aideront à réfléchir, construire ou perfectionner votre démarche RSE en vue d’assurer son bon déroulé à tous les niveaux de l’entreprise.