« Ce ne sont plus les nouveaux individus qui doivent s’adapter à l’entreprise, mais bien l’inverse »

Pour faciliter sa compréhension du monde et de son environnement, l’Homme s’attèle à ranger les choses dans des cases afin de pouvoir mieux les analyser. On retrouve cela avec l’étude des générations qui consiste à positionner les personnes dans l’une ou l’autre génération. Cela se fait en fonction de l’époque dans laquelle elles ont grandi et des événements qui ont marqué leur vie. L’analyse des générations a l’avantage de permettre une compréhension des comportements et des attentes. Elle permet ainsi à l’employeur, marketeur ou recruteur de mieux s’adapter.

Les nombreux auteurs ayant analysé les générations n’ont pas souvent été en accord sur les dates de début et de fin de celles-ci. Retrouvez ici une proposition de chronologie :

Mieux se connaître pour mieux se comprendre

Découvrez une rapide analyse des générations Y et Z, celles que nous appelons couramment « les nouvelles générations ». Elles correspondent aux jeunes qui arrivent dans nos entreprises aujourd’hui. Nous laisserons de côté la génération « alpha ». Elle est encore trop jeune pour être étudiée et elle n’arrivera sur le monde du travail que dans quelques années.

La Génération Y : les Millennials

On appelle génération Y la génération qui vient après la génération X. Ce nom vient aussi de « WHY », « pourquoi » en anglais, puisque c’est une génération qui pose de nombreuses questions. Le « Y » symbolise également les fils des écouteurs, c’est la génération des « walkman ».

Les traits de caractère :
Il est  impossible de faire un stéréotype du jeune « Y », mais ces jeunes ayant grandi dans le même contexte, certains traits de caractère sont similaires :

Seulement 7,5% des jeunes Y considèrent les études comme étant le facteur de connaissance le plus important. Malgré une aisance pour apprendre, ils sont réticents aux moyens actuels mis en place lors des formations.

Leur vision du travail et des entreprises :
Pour eux, ce n’est pas le travail qui est au centre de leur vie (comme leurs aînés), mais plutôt eux et leur bonheur. Le bien-être et l’équilibre vie pro/privée étant des éléments importants, ils n’hésiteront pas à changer d’entreprise s’ils ne sont pas heureux. En effet, ils ne recherchent pas en priorité un CDI, mais plutôt un CDD passionnant et enrichissant dans une entreprise qui correspond à leurs valeurs.

Les jeunes de cette génération ont besoin que leur travail soit estimé et qu’on leur fasse confiance. Ainsi, il faut leur donner des projets qui les responsabilisent.

Comme le montre l’enquête d’Universum 2017 réalisée auprès de plus de 41 000 étudiants en études supérieures (les derniers de la génération Y), ces jeunes aiment les petites entreprises souples, innovantes et ayant une forte culture d’entreprise. Ainsi les sociétés comme Michel & Augustin ou BlaBlaCar sont en vogue puisqu’elles ont une croissance rapide grâce à des innovations et des valeurs actuelles (environnement, santé…).

La génération Z : les « digital natives »

Son nom lui vient de la suite logique de l’alphabet, certes, mais pas uniquement. La génération Z est la génération du « Zapping ». Peu présente en entreprise, cette dernière arrive à grands pas et se montre légèrement différente de sa grande sœur.

Les traits de caractère :
Tout comme pour leurs confrères, nous ne pouvons pas dresser un portrait type, mais des mots clés peuvent nous aider à cerner leur personnalité :

Très curieux, et avides d’apprendre de nouvelles choses, ils sont dans une posture d’auto-apprentissage. Ils acquièrent ainsi des connaissances par tous les moyens : l’école, les tutoriels « YouTube », les documentaires …

Vision de l’entreprise/ du travail :
Selon l’enquête faite par Boston Project et BNP Paribas, les jeunes trouvent que l’entreprise est « dure », « compliquée » et « difficile ». Le format de l’entreprise actuelle ne leur convient pas. Ils sont donc à la recherche de leur propre modèle et sont près de la moitié à vouloir ouvrir leur propre entreprise.

Les jeunes de cette génération sont moins attirés que leurs confrères par un équilibre parfait vie professionnelle/vie personnelle. En effet, si leur vie professionnelle les passionne, ils sont prêts à faire une répartition 80%-20% en faveur de la vie professionnelle. Ce seront des jeunes très investis.

Cependant, pour 70% d’entre eux, le meilleur indicateur de réussite est le fait de bien gagner sa vie. Il sera donc un élément important dans le choix d’une entreprise pour leur vie professionnelle.
Enfin, selon eux le premier critère pour intégrer une entreprise est la bonne ambiance.

Une nouvelle vision qui demande de l’adaptation

Ces jeunes arrivent dans le monde du travail avec une nouvelle vision de l’entreprise, de nouvelles valeurs, de nouvelles façons de communiquer et de travailler. Ces dernières peuvent être en décalage avec l’entreprise actuelle, mais ne sont pas pour autant inintéressantes et doivent être prises en compte. En effet, malgré une bonne capacité d’adaptation, ces jeunes veulent avoir leur place et de l’importance dans l’entreprise où ils évoluent. Proches de leur manager, mais autonomes, ils recherchent de la transparence et du relationnel pour avancer dans un environnement dont les valeurs doivent leur correspondre. Cependant, leur quête du bonheur les poussera à quitter une entreprise où ils ne se sentent pas à leur place.

Ainsi, aujourd’hui, ce ne sont plus les nouveaux individus qui doivent s’adapter à l’entreprise, mais bien l’inverse. Cela passe notamment par l’intégration des salariés, la flexibilité horaire, la formation, la qualité de vie au travail et bien d’autres thématiques RH. Découvrez dans les prochains articles des focus ces différentes thématiques.

Solène – Responsable RH & Achats OSV