Le dernier OSV Explore de l’année, a réuni 200 dirigeant·es, salarié·es et acteur·rice de l’industrie outdoor dans les locaux de SIDAS à Saint-Etienne de Saint-Geoirs. L’événement, animée par Louise Grossen, a abordé des thématiques cruciales, telles que l’intégration de l’intelligence artificielle (IA), la durabilité dans l’industrie textile, et la construction de communautés authentiques autour des marques.
Dans un monde en constante évolution, quelles sont les tendances émergentes et les transformation profonde du marketing ? Voici un retour complet sur cette journée marquante.
Une introduction percutante par SIDAS
François Duvillard, CEO de SIDAS, nous a chaleureusement accueillis dans les locaux de l’entreprise pour introduire la journée. Dans son discours d’ouverture, il a évoqué la transformation du marketing en 2024, insistant sur la nécessité d’allier sens, intérêt et besoin réel. L’occasion aussi de rappeler la mission de SIDAS qui est de permettre à chacun·e de « se libérer de l’inconfort pour s’épanouir en extérieur ».
Pour répondre à cette mission SIDAS a choisi de partager son expertise avec le plus grand nombre, ils l’ont inscrit dans leur ADN pour donner du sens à leur métier : « Lorsque vous inventez une technologie ou un nouveau concept, il faut partager l’expertise. »
L’IA, un sujet au coeur des préoccupations
La matinée a continué avec l’intervention de Nicolas Durand de Google France, qui a capté l’attention de l’audience avec un discours percutant sur le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) dans le marketing. Selon lui, l’IA bouleverse trois aspects majeurs : la performance, le gain de temps et la créativité. Ces trois spectres représentent des opportunités que les entreprises doivent saisir.
Cette vision est confirmée par Hadrien Touret, expert en IA générative, qui lors de son atelier a partagé les possibilité de création visuelles via l’IA.
Leur discours reste tout de même nuancé : « L’IA ne vous remplacera pas, vous avez une valeur ajoutée » annonce Nicolas Durand. En revanche, il incite tout le monde à s’appuyer sur l’IA pour différentes taches et à expérimenter pour intégrer cette technologie dans le quotidien de tou·tes. Il a souligné que celles et ceux qui n’intègrent pas rapidement ces technologies risquent de se retrouver en retard, car « d’autres sont déjà en train de l’utiliser et d’avancer ». Un rappel important pour les entreprises de ne pas rester en retrait dans cette révolution technologique.
L’intervention a ainsi posé les bases d’une réflexion sur l’importance de l’innovation technologique dans le marketing, tout en plaçant l’humain au centre des décisions stratégiques. Le message est clair : il faut s’armer dès aujourd’hui pour profiter des bénéfices de l’IA demain.
Les changements se font à différents niveaux, les évolution de la société poussent les équipes marketing à s’adapter. C’était le thème de la première table ronde animée par notre modératrice de la journée, Louise Grossen, autour de laquelle se trouvait Julia Fauchet (Mutuelle de France Unie), Thibault Ginies (Outside Media) et Nicolas Durand (Google France).
Le produit, au coeur du marketing disrupté
The Woolmark Company : La nécessité de réinventer l’industrie textile
Un autre moment marquant de la journée fut l’intervention de Damien Pommeret pour The Woolmark Company, une entreprise engagée dans la transformation de l’industrie textile vers plus de durabilité. L’accent a été mis sur les matériaux biodégradables et l’importance d’utiliser des matières premières naturelles. « Pour consommer mieux, il faut consommer moins », a martelé l’intervenant, appelant à une révolution dans les pratiques de consommation.
Damien Pommeret a insisté sur l’urgence d’agir. « Nous devons agir maintenant, parce que nous le pouvons et parce que c’est le moment », a-t-il déclaré, soulignant que l’industrie textile ne peut plus se permettre d’attendre face aux défis écologiques. Le discours s’est conclu par une question ouverte, invitant chacun à réfléchir à son propre rôle dans cette transformation : « Toute l’industrie textile doit se réinventer, chacun a un rôle à jouer. Quel sera le vôtre ? »
Cet appel à l’action a profondément résonné auprès des participant·es, soulevant des débats sur la manière dont les marques peuvent réellement impacter leur chaîne de production et encourager des comportements plus responsables parmi leurs consommateurs.
Table ronde : Comment le marketing produit de demain peut-il être l’une des solutions aux enjeux durables ?
L’un des moments phares de la journée fut une table ronde animée, qui réunissait Aude Penouty (Entada Textile), Florian Auger d’Outercraft, et Baptiste Arribe de The New Materialist. Une question centrale a guidé le débat : est-ce le produit qui influence le marketing ou le consommateur qui influence le marketing produit ?
Florian Auger a rapidement répondu en soulignant l’importance de l’écoute du consommateur : « On ne vendra jamais quelque chose qui ne correspond pas aux attentes des consommateurs. » Pour lui, comprendre son audience est la clé d’une stratégie marketing réussie. Il a expliqué que chez Outercraft, ils mènent des études approfondies sur leur public, organisent des panels pour identifier les influences culturelles et les attentes spécifiques de leur cible. « On ne peut plus se permettre de lancer des produits sans cette phase de validation par les consommateurs », a-t-il ajouté.
De son côté, Baptiste Arribe a abordé l’aspect technique de l’innovation produit, soulignant que l’enjeu majeur de The New Materialist est d’aider les marques à se libérer de leur dépendance aux matériaux plastiques. « L’avenir est aux matériaux durables, et cela passe par la création de collectifs d’acteurs locaux pour faire émerger de nouvelles solutions », a-t-il déclaré. Il a d’ailleurs profiter de ce moment pour présenter quelques résultats du projet mené en collaboration avec OSV ainsi que les marques Salomon, 9A Climbing et Sidas, sur la recherche de matériaux régénératifs : Exploration des Alpes. Ces résultats seront dévoilé officiellement le 17 octobre à 12h30.
La table ronde a également permis d’aborder la notion de valeur émotionnelle des produits. Florian Auger a conclu en affirmant que, bien au-delà de l’innovation technologique, la valeur statutaire et émotionnelle d’un produit est cruciale pour créer un lien durable avec les consommateurs. Cette réflexion a montré que le marketing ne se contente plus de vendre un produit, mais qu’il doit également raconter une histoire et créer des émotions.
Influence et communauté : la communication impacté par les évolutions du marketing
Sidas World : L’influence par les athlètes et les ambassadeurs
Axel Kowalczyk a captivé l’audience en présentant la stratégie d’influence de Sidas. Il a révélé que l’entreprise mise sur trois acteurs de confiance pour influencer son public : les athlètes, les ambassadeurs et les collaborateurs. « Les athlètes sont nos premiers précepteurs, ils incarnent nos valeurs », a-t-il expliqué. Cette stratégie permet à Sidas de rester authentique dans ses communications, en s’appuyant sur des représentant·es directement connecté·es à la marque et à son histoire.
Dans la continuité de sa prise de parole, OSV a présenté l’Athlète Academy : un programme destiné à sensibiliser et à former les athlètes aux enjeux sociaux et environnementaux liés à leurs sports. Né de la volonté de plusieurs marques, cette académie s’appuie sur deux points :
- les athlètes ont un très fort pouvoir d’influence ;
- il est nécessaire de leur donner des clés et de les accompagner dans leurs démarches pour qu’ils puissent librement s’exprimer.
Ces approches illustrent à quel point l’influence est devenue un levier stratégique incontournable pour les marques outdoor, notamment en termes de crédibilité et de connexion avec leur public.
Chilowé : Construire sa communauté avant sa marque
L’intervention de Ferdinand Martinet, fondateur de Chilowé fait d’ailleurs écho : Chilowé est avant tout une communauté de personnes passionné·es par la micro-aventure. Leur philosophie est claire : avant de construire une marque, il faut d’abord créer et comprendre sa communauté.
Leur stratégie repose sur l’engagement régulier et authentique avec leur communauté, que ce soit via des newsletters ou sur les réseaux sociaux. « Il faut toujours raconter ce qu’on veut faire, et il faut être régulier », a-t-il insisté. Pour lui, la clé d’une marque solide réside dans la création d’un lien de confiance, basé sur des engagements clairs et une transparence totale.
Thomas Maury : Un kit anti-greenwashing pour des pratiques responsables
L’une des interventions les plus pragmatiques est venue de Thomas Maury de Hyssop Agency, qui a proposé un Kit Anti-Greenwashing, destiné à aider les marques à éviter les pièges du greenwashing, cette pratique consistant à revendiquer des valeurs écologiques sans les appliquer réellement. Le kit repose sur quatre principes clés : être aligné, honnête, transparent et cohérent.
Il a également rappelé l’importance de choisir des labels pertinents pour valider une démarche écoresponsable et de bannir les mots vagues qui ne font que brouiller le message. « Ne promettez pas la lune, soyez sincères et restez fidèles à vos engagements », a-t-il conseillé, soulignant que dans un monde où les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la responsabilité des marques, la transparence est cruciale.
Histoire d’entreprise : Veja, repousser les limites de la durabilité
Pour finir cette journée, l’intervention de Jean Pourrat sur l’histoire de la marque Veja a également marqué les esprits, en montrant comment une marque peut repousser les limites du possible en matière de durabilité. Le modèle de la marque repose sur la recherche de matériaux innovants et responsables, mais aussi sur une approche économique radicale : l’absence d’investisseurs, de publicité, et de stock.
Cette indépendance permet à Veja de se concentrer sur l’essentiel : la qualité des matériaux et la justice sociale. « Nous n’allons pas toujours chercher le matériau le plus vert ou le plus écologique, mais le meilleur pour répondre à des critères sociaux et environnementaux ». Cette approche holistique fait de Veja un pionnier en matière de responsabilité et d’innovation durable.
Cette journée OSV Explore – Le Marketing Disrupté a démontré que le marketing de l’industrie outdoor doit évoluer pour répondre aux nouveaux enjeux de notre époque. L’intégration de l’IA, la transition vers des matériaux durables, et l’importance de construire des communautés authentiques sont désormais des priorités pour les marques.
Avec des intervenant·es de premier plan et des discussions riches en perspectives, cet événement a offert aux 180 participant·es des outils concrets et des inspirations pour réinventer leurs stratégies marketing. L’avenir du marketing outdoor est résolument disrupté et rempli de promesses.
Retrouvez la galerie photo de la journée OSV Explore – Le Marketing Disrupté et revivez les moments marquants de cet événement inspirant.